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Adopter la transformation responsable dès aujourd’hui

Fragilisées par la crise, de nombreuses entreprises commencent à réfléchir à l’après et à leur reconstruction. Une démarche propre à dessiner le visage de l’économie de demain. Face à l'incertitude sanitaire et économique, prendre des engagements sociétaux et environnementaux forts peut sembler secondaire. Pourtant, ne pas céder aux solutions court-termistes afin d’établir de nouvelles fondations pérennes et responsables est un moyen efficace de se démarquer dans un contexte où la concurrence est de plus en plus grande et où les consommateurs réclament de plus en plus d’engagements.

Qu’est-ce qu’une entreprise responsable ?

Une entreprise responsable est une entreprise qui s’engage à être plus respectueuse de l’environnement, de la société et de ses collaborateurs. En un mot, elle aligne sa stratégie avec ses engagements RSE. C’est d’ailleurs pour favoriser ouvertement cette démarche que la loi Pacte a été mise en place. Son entrée en vigueur en 2019, a érigé la raison d’être en indicateur de bonne conduite pour les entreprises responsables. Nouveau cap stratégique et organisationnel pour certains, artifice de communication pour d’autres, ce dispositif suscite encore le débat. Alors que certaines entreprises décident d’inscrire leur raison d’être dans leurs statuts pour signifier leur volonté de s’engager, d’autres vont parfois un cran plus loin en devenant ce que l’on appelle des “entreprises à mission”. Cela signifie qu’elles passent d’un discours à une démarche de preuves en ajoutant également, à leurs statuts, les objectifs sociétaux et environnementaux associés à leur raison d’être ainsi que les moyens mis en œuvre pour les atteindre. Ces engagements doivent reposer sur cinq grands principes : mettre en place une consommation plus responsable, dynamiser l’emploi et l’insertion, favoriser l’économie circulaire, proposer des produits bons pour la santé et participer à la réinvention de leur filière.

Adopter une transformation responsable pour répondre aux attentes des collaborateurs

Se transformer de manière responsable passe donc aujourd’hui par l'adoption du statut d’entreprise à mission et par le fait d'apporter ainsi des réponses aux attentes de plus en plus prégnantes des consommateurs et des salariés en matière d’éthique et d’écologie. Cela implique que les engagements pris soient appliqués quotidiennement. Une enquête Ipsos souligne ainsi que 81% des salariés estiment que leur entreprise doit montrer à ses clients qu'elle participe à l'intérêt général et ce, de façon réelle et authentifiable. Ces derniers ne se fient pas – ou plus – aux discours et réclament des « actes plutôt que des chartes ». « Les salariés attendent de plus en plus des engagements forts, allant au-delà de simples déclarations d'intention, des chartes et des valeurs », explique Amandine Lama, directrice clientèle chez Ipsos. Chaque entreprise doit donc, pour gagner en crédibilité, passer d’un discours de communicant théorique à un discours de preuves.

 

Garantir l’employabilité pour tous, un engagement collectif

Devenir un employeur responsable passe par le fait de mettre à disposition des collaborateurs un environnement sain et sécurisé, et de s’assurer ainsi de leur bien-être, mais pas uniquement. Les entreprises sont également garantes de l’employabilité à vie de leurs salariés, passés, présents et futurs notamment via le développement de leurs compétences. Une responsabilité que des marques, telles que la Samaritaine, ont très rapidement endossé durant la crise. Alors que le premier confinement a stoppé net sa réouverture imminente, l’enseigne a opéré une levée de fond de plus de 900 000 euros afin de former plus de 500 collaborateurs. Une démarche permettant de former aux compétences transversales, d’assurer un meilleur fonctionnement à la reprise et de renforcer l’engagement des collaborateurs. L’employabilité à vie représente un travail délicat et complexe, qui dépasse bien souvent les capacités d’une seule entreprise. En ce sens, l’adage bien connu qui veut que l’union fasse la force serait-il une solution ? Et si un consensus commun entre les entreprises et les acteurs de l’emploi était la solution pour garantir l’employabilité de chacun ? Cela nécessiterait de mettre les enjeux particuliers de côté, au profit du collectif. Par exemple, la Fondation Agir Contre l’Exclusion (FACE), qui lutte depuis plus de 26 ans pour l’inclusion, réunit plus de 9000 entreprises et a pu, à ce jour, accompagner plus de 357 000 personnes en difficultés. C’est également dans cet optique de transformation durable et d’employabilité face à une crise majeure, que de nombreux acteurs de l’emploi se mobilisent dans le cadre du dispositif Transitions Collectives. Accompagner les salariés dont les postes sont en péril vers des secteurs porteurs est un travail d’anticipation nécessitant l’alliance de tout un écosystème (entreprises, partenaires sociaux et acteurs du territoire). Un dispositif s’appuyant donc sur l’intelligence collective et un maillage territorial précis. Un double bénéfice social et environnemental lorsque l’on sait que les Français sont peu enclins à se déplacer pour travailler. Les aider à trouver un emploi dans leurs régions limite les déplacements en voiture tout en assurant le succès de leur démarche.

Innover de manière responsable pour rester compétitif

En 2021, de nombreuses entreprises vont entamer une reconstruction ou commencer à imaginer des solutions pour se relever de la crise et préparer l’après. Face aux pertes de profits enregistrées en 2020, redresser le chiffre d’affaires peut exiger de repenser les bases de son modèle économique. En cela, l’innovation, qu’elle soit organisationnelle ou technologique, semble se présenter comme une solution. Revoir les chaînes et méthodes de production, miser sur l’économie circulaire, prolonger le travail à distance pour limiter les coûts et les émissions de CO2, accélérer sa transformation digitale sont autant de pistes à explorer permettant de répondre à la fois aux besoins de baisse des coûts, tout en s’inscrivant dans une démarche écologiquement responsable. De nombreuses enseignes ou marques ont prouvé que l’innovation pouvait être à la fois une solution à une mauvaise santé financière tout en permettant de s’engager fermement sur des questions sociétales ou environnementales. À l’image de La Camif, au bord de la faillite en 2009, s’est relancée avec succès en misant sur le développement de circuits courts, en ayant recours à des artisans français ou européens, et de filières de recyclage. Ou encore, la marque de photocopieur Xerox, qui, pour pallier ses pertes de revenus liés à l’évolution du numérique à misé sur l’économie de fonctionnalité. C’est-à-dire de vendre la « fonction » plutôt que le « produit » soit de louer pour des besoins ponctuels. Résultat, non seulement les machines durent plus longtemps, entraînant moins de gaspillage, mais l’entreprise a pu réduire les coûts des matières premières et économiser plus de 150 millions de dollars en seulement trois ans, redressant ainsi la barre.

Preuve en est que l’on peut à la fois se reconstruire durablement tout en adoptant une transformation responsable.

Alors que la loi Pacte impose aux entreprises de montrer patte blanche et d’afficher ouvertement et concrètement leurs engagements, les consommateurs et salariés - dont la conscience civique s’est accrue ces dernières années - en demandent davantage. Aujourd’hui, une marque qui prospère est une marque qui s’engage et le prouve, qui grandit en faisant grandir ses salariés, tout en protégeant la planète. Alors que nous abordons un virage essentiel pour les décennies à venir, regarder du côté des entreprises qui ont su adopter une transformation responsable offre une véritable source d’inspiration.

 

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