En quoi la crise actuelle peut-elle impacter les comportements en entreprise et le leadership de demain ?

L’effet de la pandémie risque d’être plus ou moins intense selon les personnes en fonction des situations auxquelles elles auront été confrontées (maladie, perte d’un proche, isolement etc.). Nous faisons dans tous les cas l’hypothèse que personne ne sera complètement insensible aux situations que nous vivons à l’heure actuelle. Penseurs, philosophes et historiens ne sont pas tous du même avis au sujet de l’effet de la pandémie sur la société de demain. Certains pensent que les expériences vécues pendant cette période inédite ne serviront pas tellement de leçons et la société continuera de fonctionner comme l’avant COVID. D’autres estiment que cette expérience nous obligera à nous métamorphoser, à redéfinir nos priorités et à créer une société plus solidaire, plus harmonieuse et dans laquelle le soutien et la recherche de sens seront fondamentaux. Chacun aura à se réinventer. A l’heure du déconfinement, leaders et managers vont être confrontés à la fois aux exigences économiques et à la gestion des émotions. Les leurs et celles des collaborateurs liées à l‘incertitude professionnelle et personnelle, la difficulté à se projeter, la peur d’une nouvelle épidémie ou d’un autre confinement, le confort ou l’inconfort du télétravail et des équipes tournantes et tout simplement le manque de visibilité. Par ailleurs, porter un masque pour travailler, ne pas pouvoir se déplacer librement et devoir maintenir une distance sociale peuvent impacter les réactions et comportements de chacun. Tous ces facteurs peuvent favoriser le stress et la présence de certaines émotions négatives comme la tristesse, la frustration, la colère, la peur. Toutes ces émotions impactent les relations, la concentration, la créativité, la collaboration, la motivation, l'ouverture propice à la gestion de la complexité et à l’adaptabilité.

L’intelligence émotionnelle, une dimension clef du leadership en période d’incertitude ?

Pour le père fondateur de l’intelligence émotionnelle, Daniel Goleman, rien ne sert d’avoir un cerveau brillant et un quotient intellectuel élevé si nous ne comprenons rien à l’empathie, si nous n’utilisons pas l’émotion comme une information à part entière, si nous ne savons pas observer nos émotions et celles des autres, si nous n’arrivons pas à ajuster nos comportements et nos émotions à ceux de nos interlocuteurs, si nous avons des difficultés à communiquer et à nous connecter aux autres de façon positive et respectueuse.

A l’inverse, et tout particulièrement en période d’incertitude, si nous comprenons nos ressentis et captons ceux des autres, si nous portons attention à autrui, si nous faisons preuve d’empathie et de bienveillance, si nous considérons les besoins et les opinions de nos interlocuteurs, si nous cherchons à comprendre les comportements des autres, si nous leur témoignons de la reconnaissance, si nous apportons soutien et écoute, alors nous cultivons les émotions positives. Celles-ci vont favoriser un climat de confiance, diffuser de l’énergie positive et l’être humain devient alors plus investi, agile dans la complexité.

Une des dimensions clef du leadership de l’après COVID n’est-elle pas l’intelligence émotionnelle pour favoriser les émotions positives et faire diminuer les émotions négatives ? A première vue, pas si évident lorsque le cerveau brillant et analytique est davantage entrainé à manipuler la combinaison objectif, reporting et KPI. Pourtant de nombreux scientifiques s’accordent sur le fait que contrairement au Quotient Intellectuel (QI), le Quotient Emotionnel (QE) est extrêmement malléable et il est tout à fait possible de développer son intelligence émotionnelle.

En quoi le coaching peut-il développer l’intelligence émotionnelle ?

Le coaching individuel est un accompagnement personnalisé, étalé dans le temps qui permet à un individu (contributeur, manager, leader) de se développer. Les conditions de succès sont la prise de conscience d’un objectif de développement et le volontariat. Dans les périodes d’incertitude comme celle que nous traversons, le coaching permet, plus que jamais de :

• S’extraire du quotidien
• Parler librement et sans être jugé
• Porter une « nouvelle paire de lunette » sur soi et sur une situation
• Trouver énergie et confiance
• D’ouvrir le champ des possibles et d’oser de nouvelles manières de se comporter tout en étant aligné avec ses valeurs

L’intelligence émotionnelle peut tout à fait être un objectif de développement en coaching.

Et le profil et le rôle du coach chez Right Management ?

Les compétences fondamentales du coach restent plus que jamais d’actualité.

• S’assurer que les conditions de disponibilité et de confidentialité sont mises en place (à distance/en présentiel)
• Le focus sur la définition de l’objectif
• La présence et la qualité d’écoute du coach favorisent la prise de recul et l’émergence des
  « vrais » sujets
• Les questions puissantes qui génèrent les prises de conscience
• L’agilité et la place laissée à la créativité, même à distance
• L’atterrissage sur la mise en place de nouveaux comportements plus adaptés aux situations professionnelles

Un coaching efficace centré sur le développement de l’intelligence émotionnelle permet de vivre les situations autrement et d’améliorer son impact.

A propos de l’auteur

Valérie Noël, Exécutive Coach

Valerie Noel est coach certifiée au sein de l’activité Talent Management chez Right Management et pratique le coaching depuis plus de 15 ans. Elle accompagne les personnes à trouver leurs voies et leurs places pour allier efficacité et épanouissement. Elle les accompagne aussi pour développer leurs impacts tout en étant aligné avec leurs valeurs. Elle a précédemment eu un parcours en entreprise à des postes de business développement et de recrutement en cabinet conseil.

Sa vision du métier :

« Les limites sur lesquelles nous butons ne sont généralement pas dans notre environnement mais dans la représentation que nous en avons »