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Les jeunes sont notre avenir, ne les laissons pas seuls face à la crise

Source | Extrait de la Tribune de Dominique Brard diffusée sur LinkedIn le 03.12.20

Récemment, on m’a demandé de quelle école j’étais diplômée. Une question tout à fait courante, mais qui m’a fait un peu sourire tant elle est fréquente en France. Les diplômes sont-ils à ce point importants qu’on nous interroge encore à leur sujet passé 50 ans ?

Avec 18% de la population détenant un diplôme supérieur à Bac+2, il est évident que tous les Français ne sont pas égaux face aux diplômes et aux études.

Comment expliquer cela ?

D’abord, bien que le système français tende à rendre les études accessibles, les portes des grandes écoles ne sont pas ouvertes à tous, notamment pour des questions de coût.

Ensuite, face à la difficulté que le travail scolaire représente, certains peuvent se décourager. À cela s’ajoute un pessimiste à tendance No future qui s’est renforcé ses quinze dernières années : avec la montée du chômage, beaucoup de nouveaux entrants peinent à trouver un emploi, même armés de leurs diplômes… Alors à quoi bon essayer, se disent les autres ?

Ma croyance profonde est que l’apprentissage est l’une des voies les plus efficaces pour accéder à l’emploi. D’ailleurs, le plan de relance et ses mesures spécifiques pour booster l’alternance devraient nous permettre de mettre les jeunes sur le chemin de l’employabilité. Mais en période de crise, une alternance peut-elle réellement se transformer en CDI ? Oui, j’y crois ! Mais à l’unique condition que le match soit pertinent, que le profil du talent soit parfaitement adapté à l’entreprise mais également que cette dernière réponde à ses attentes. Comme dans toute relation durable, c’est une question d’alchimie.

En octobre dernier, avec plus de 314 000 contrats d’apprentissage signés, soit 80% du niveau de 2019 à la même époque, nous constatons que nous parvenons à limiter les effets de la crise. Mais le confinement ouvre une autre problématique, que les dernières Rencontres RH du Monde ont bien soulignée : celle de l’intégration des jeunes, que le télétravail entrave. Si le recrutement à distance est une simple formalité, il en est tout autre de la transmission du savoir, qui passe évidemment par une forme de mimétisme.

Cette génération n’aborde par ailleurs pas le travail de la même façon que ses parents : aujourd’hui, elle ne cherche plus un emploi mais une source d’engagement, étudiant les actions et valeurs des entreprises à la loupe. Elle se rallie à une raison d’être plutôt qu’à un nom d’entreprise flatteur pour le CV. Mais comment transmettre toute la force de nos convictions par la voix des ondes digitales ?

Le management de proximité n’aura d’ailleurs jamais aussi bien porté son nom que dans le contexte actuel. Un réapprentissage des modes de communication et de management est nécessaire afin de donner un cadre précis aux nouveaux talents et d’organiser des rencontres virtuelles avec leurs collègues.

Nous devons donc redoubler d’effort pour intégrer les jeunes recrues, pour trouver le juste équilibre entre distanciel et présentiel et multiplier les moments d’échange – même par visioconférence.

En tant qu’acteur de l’emploi, Talents Solutions – et plus largement les entreprises et les managers – ont une responsabilité forte : celle de l’employabilité des 750 000 jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi. Notre devoir est de les accompagner au mieux, car ils sont l’avenir des entreprises, et de notre société.

 

DB2Dominique Brard,
Directeur Général Talent Solutions France

 


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