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Pourquoi la crise doit doper la mobilité professionnelle

Source | Extrait de la Tribune de Dominique Brard diffusée sur LinkedIn le 18.11.20

Les conséquences sur l’emploi de la crise sanitaire, déjà massives, devraient s’aggraver l’année prochaine.

Dans ce contexte, il devient urgent de repenser notre relation au travail, et notamment de développer notre mobilité professionnelle. Grâce notamment à un dialogue social renouvelé et à une action volontariste des employeurs vis-à-vis de leurs salariés.

715 000 emplois ont été détruits depuis le début de l’année, et ce n’est sans doute qu’un début : du fait des PSE en cours, le taux de chômage devrait passer de 9,5% fin 2020 à 11,5% l’an prochain[1]. Des chiffres qui pourraient encore s’aggraver avec la diminution de la prise en charge du chômage partiel.

Face à cette situation historique, une seule solution : réagir, individuellement et collectivement, et repenser notre rapport au travail. La crise que nous traversons rend inévitable d’envisager de changer d’employeur, de métier, de région, de forme d’emploi. Bref, d’adopter une posture ouverte face à toutes les formes de mobilité au travail, afin de favoriser une carrière durable.

Ainsi, le développement du télétravail va ouvrir à chacun de nouvelles possibilités en termes géographiques. Un talent installé en région pourra désormais occuper un poste basé à Paris, et inversement. Cette nouvelle mobilité pourra même, finalement, produire des effets positifs sur le développement économique des territoires, rendu plus harmonieux grâce au travail à distance.

De la même manière, la robotisation, l’automatisation, le digital et la crise que nous traversons bousculent le marché de l’emploi et les compétences recherchées. Certains métiers disparaissent, se transforment ou se créent. Autant de défis à relever pour les dispositifs de formation proposés aux salariés, qui doivent, plus que jamais, leur permettre de développer des compétences inédites, voire d’apprendre de nouveaux métiers, en réponse à l’évolution des besoins du marché.

Enfin, la mobilité doit s’envisager également en termes contractuels : entreprises comme collaborateurs doivent, plus que jamais, s’ouvrir à de nouvelles formes de travail, plus agiles. Qu’il s’agisse de freelancing, de missions ou encore de CDII (CDI Intérimaire, dans lequel l’intérimaire devient le salarié de l’entreprise de travail temporaire), les nouvelles formes d’emploi doivent devenir des solutions à part entière, pour tous les collaborateurs.

Ces évolutions de fond, présentes avant la crise sanitaire, vont sans doute connaître une forte accélération avec la pandémie. Dans ce contexte, employeurs, collaborateurs et partenaires sociaux doivent renouveler les bases de leur dialogue.

Car l’entreprise a un rôle majeur à jouer pour encourager cette mobilité. En garantissant à ses collaborateurs, non pas un emploi à vie, mais une employabilité à vie ! Changer de statut, d’employeur, de métier ou de région peut s’avérer perturbant. A l’entreprise d’accompagner ces changements, via des coachings, des formations, des aides concrètes permettant de développer massivement cette mobilité professionnelle, qui reste beaucoup moins développée en France que dans d’autres pays.

La crise sans précédent que nous traversons doit nous amener à revoir nos schémas de pensée sur la mobilité professionnelle, à explorer de nouvelles options. Pour, finalement, transformer cette crise en une opportunité, au lieu de la subir.

 

DB2Dominique Brard,
Directeur Général Talent Solutions France

 


[1] INSEE Septembre 2020


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